à Claude et Babeth
en hommage aux meilleurs des parents
en souvenir de leur fillette extraordinaire
"Lou Salomé"
Ton prénom singulier est la prédilection
Des anges de Rilke et des mçnes de Nietzsche
Murmurant en secret combien la mort est kitsch
Aux parents affiliés à la déréliction
Ephémère éthéré que l'éternité veille
En qui la vie intense a donc fait irruption
Miracle familier, être en voie d'exception
Au monde désormais il manque une Merveille
Une tumeur ogresse aux carnassières dents
A la faim effrénée et anthropophagique
Se repaissant de chair malgré docteur Magique
T'a petit à petit dévorée en dedans
C'est ta fête aujourd'hui puisses tu vivre encore
Dans la mémoire un peu des épargnés du sort
Qu'un tendre souvenir anime en leur essor
Et puis qu'au firmament les anges prennent corps
Tes parents esseulés se sentent trop nombreux
Ils errent parmi nous pour te savoir plus proche
Transis d'un dur chagrin qui tantôt leur reproche
De n'être pas encor des fantômes ombreux
Les puceaux du malheur d'insouciance traîtresse
Piaffent avec tiédeur sur le seuil de l'enfer
Lourdauds de compassion ne sachant plus qu'en faire
Face à l'impartageable et terrible détresse
Admirable petite à la grandeur qu'émet
Le plus furtif, vivace, incandescent des astres
De mille feux fringants brùlant jusqu'au désastre
Le temps de savoir fort combien les tiens t'aimaient
D'eux tu tins la virile et gracieuse attitude
Digne d'un stoïcien en philosophe çgé
Papa t'appris d'abord à toujours partager
Maman dans vos tourments montra sa gratitude
La hauteur de tes mots nous aura fait mùrir
Le destin n'a rien pu dans la souffrance atroce
Pour perdre ta splendeur que ton départ précoce
Puisses-tu nous apprendre à vivre et à mourir
Toi qui louais la vie hormis d'être si dure
Toi qui disais merci à la belle journée
Le bonheur d'être là ne peut être ajourné
Sauf à jeter le temps dans la fosse à ordure
Comme une étoile éteinte au bout de l'univers
Continue aujourd'hui d'épancher sa lumière
Comme l'aube à la ronde en sa fraîcheur première
Ta présence invisible illumine ces vers
Soleil dont plus jamais ne se taira la flamme
Qui dit : " bon appétit les gens du monde entier "
" C'est merveilleux la vie " au quart de la moitié
Par la grâce des mots maman t'a rendu l'çme
Olivier (cousin de Lou Salomé), 22 octobre 2005