Les petits anges aussi , rient
Et applaudissent de leurs ailes
Lorsque, se penchant au balcon du ciel,
Ils aperçoivent sur les visages aimés
L'esquisse d'une joie déjà regrettée,
-Seconde d'abandon au sombre supplice-.
Alors s'échappe de leurs ailes ébouriffées
De la poussière séraphique qui tombe, tombe,
Sur les paupières closes au monde
Des parents désolés.
Mais leurs yeux déssillés reconnaissent l'Enfant
Dans les baisers-flocons apportés par le vent.
Ils osent enfin sourire.
Aussi, les petits anges , délivrés de cette peine,
Tout gorgés d'amour , déploient d'immenses ailes,
Rompent la Corde d'Argent, fracassent la voùte du ciel
Et s'élèvent légers, légers, papillons-haleines,
Vers Celui qui les attend.
Laissez venir à moi les petits anges blancs.
Françoise Le Mer; (LeFaucheur du Ménez-Hom-Ed. Alain Bargain-2000)